« Réponds-moi », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Tome troisième, Paris : Boulland, 1830
« Réponds-moi », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore [en deux tomes]. Tome II., Paris : Boulland, p. 495-500, 1830
Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« Réponds-moi », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome second, Paris : Éditions du Trianon, p. 173-175, 1932
« Réponds-moi », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 193, 1973
Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :
« Réponds-moi », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de madame Desbordes-Valmore, avec une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 212-214, 1842
« Réponds-moi », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Nouvelle édition augmentée et précédée d’une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 187-189, 1860
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
RÉPONDS-MOI
T’ai-je vu chez mon père,
Dans l’âge où tout est beau,
Comme je dois, j’espère,
Te voir près du tombeau ?
Sur les bords de ma vie,
Vins-tu voir après moi ?
Oui, quelqu’un m’a suivie,
Et je crois que c’est toi !
Quand tout semble un hommage
À nos yeux entr’ouverts,
Ai-je vu ton image
Peinte sur l’univers ?
Et toi, sous une flamme
Dont le ciel t’éclairait,
Dans le fond de ton âme
Cachais-tu mon portrait ?
Aimais-tu l’humble école
Où j’allais autrefois ?
L’ange, qui la console,
Parlait-il dans ta voix ?
Et, quand j’appris à lire
Ma prière à genoux,
Vins-tu m’aider à dire :
"Mon Dieu, bénissez-nous !"
À l’étroite fenêtre,
Où riait un jasmin,
Quand je n’osais paraître,
Élevais-tu ta main ?
Oui ! la même ombre encore
Glissait dans le soleil,
Et jusqu’à l’autre aurore
Passait sur mon sommeil !
Dans l’enclos plein d’ombrage,
Où j’avais frais et peur,
Plaçais-tu ton courage
Entre l’ombre et mon cœur ?
Pour causer sans médire,
Y venais-tu t’asseoir,
Et, sans pouvoir sourire,
Nous disions-nous : "Bonsoir !"
T’ai-je aimé la première,
Lorsque ta main s ouvrait
Au pauvre sans chaumière,
Dont la flûte pleurait ?
Le demandeur d’aumône
A-t-il béni nos jours ?
Et devant sa Madone
Avons-nous dit "Toujours !"
T’ai-je conté mes peines,
Quand je crus en avoir ?
Un jour... triste à nos plaines,
M’as-tu dit : "Au revoir !"
Pour un âge plus tendre
M’as-tu promis des fleurs ?
Sais-tu qu’à les attendre
J’ai versé bien des pleurs ?
Sais-tu que le ciel même
T’ouvrit notre maison ?
Et que ton nom que j’aime
Se trouve dans mon nom ?
Mais à ma confidence
N’as-tu pas répondu ?
Oui ! jusqu’en ton silence,
Je t’ai tout entendu !
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