Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« Rêve intermittent d’une nuit triste », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1819-1859. Les Enfants et les Mères, Paris : Lemerre, p. 231-236, 1887
« Rêve intermittent d’une nuit triste », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 531, 1973
Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :
« Rêve intermittent d’une nuit triste », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Paris : Garnier Frères, p. 175-181, 1869
« Rêve intermittent d’une nuit triste », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Deuxième édition. Revue et augmentée. Paris : Garnier Frères, p. 180-186, 1873
« Rêve intermittent d’une nuit triste », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Troisième édition. Revue et augmentée. Paris : Garnier Frères, p. 180-186, 1876
« Rêve intermittent d’une nuit triste », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Quatrième édition. Paris : Garnier Frères, p. 180-186, 1881
« Rêve intermittent d’une nuit triste », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres choisies de Marceline Desbordes-Valmore avec études et notices par Frédéric Loliée, Paris : Libairie Ch. Delagrave, p. 131-135, 1909
« Rêve intermittent d’une Nuit triste », Marceline Desbordes-Valmore. Les chefs d’œuvre lyriques de Marceline Desbordes-Valmore. Choix et notice de Auguste Dorchain, Paris : A. Perche, p. 78-82, 1909
« Rêve intermittent d’une nuit triste », Marceline Desbordes-Valmore. L’amour, l’amitié, les enfants, mélanges. Choix, notices biographique et bibliographique par Alphonse Séché, Paris : Louis-Michaud, p. 88-91, 1910
« Rêve intermittent d’une nuit triste », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Choix et notice par Oscar Colson. Bibliothèque francaise, Vol. LVI, Berlin : Internationale Bibliothek, p. 212-216, 1923
« Rêve intermittent d’une nuit triste », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies avec une introduction par Ferdinand Gohin, Paris : Garnier Frères, 1925
« Rêve intermittent d’une Nuit triste », Marceline Desbordes-Valmore. Choix de poésies. Notice par Maxime Formont, Paris : Librairie Alphonse Lemerre, p. 239-246, 1928
« Rêve intermittent d’une nuit triste », Marceline Desbordes-Valmore. Poèmes et proses [Préface et notes de Tony Taveau], Paris : Marcel Seheur, p. 117-121, 1928
« Rêve intermittent d’une nuit triste », Marceline Desbordes-Valmore. Choix de poésies. Préface par André Dumas. Bibliothèque-Charpentier, Paris : Fasquelle, p. 243-247, 1933
« Rêve intermittent d’une nuit triste », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies Choisies de M. Desbordes-Valmore avec introduction et notes par Maurice Allem, Paris : Garnier Frères, p. 159-164, 1935
« Rêve intermittent d’une nuit triste », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies, illustrations de Jean Pichard. Collection Bagatelle ; 7, Paris : Gründ, p. 69-74, 1945
« Rêve intermittent d’une nuit triste », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies choisies, Ornements d’Henriette Huchard. Collection poétique. N° 4, Paris : Les Éditions De La Nouvelle France, p. 113-118, 1945
« Rêve intermittent d’une nuit triste », Marceline Desbordes-Valmore, Choix et introduction par Raymonde Vincent, Paris : Egloff, p. 75-78, 1947
« Rêve intermittent d’une Nuit triste », Marceline Desbordes-Valmore. Poèmes choisis de Marceline Valmore, avec une introduction, une biographie sommaire et une bibliographie par Yves-Gérard Le Dantec, Paris : Fernand Hazan, p. 109-113, 1950
« Rêve intermittent d’une nuit triste », Jeanine Moulin. Poètes d’aujourd’hui. Marceline Desbordes-Valmore, Paris : Seghers, p. ? 1955
« Rêve intermittent d’une nuit triste », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Préface de Alain Bosquet, Paris : Le livre club du libraire, p. 184-190, 1961
« Rêve intermittent d’une nuit triste », Marceline Desbordes-Valmore. Poèmes, Paris : Tchou, p. 160-165, 1965
« Rêve intermittent d’une nuit triste », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Préface et choix d’Yves Bonnefoy, Paris : Gallimard nrf, p. 206-210, 1983
« Rêve intermittent d’une nuit triste », Marceline Desbordes-Valmore. Textes choisis et présentés par Marc Bertrand, HB Editions, p. 75-79, 2001
« Rêve intermittent », Marceline Desbordes-Valmore. L’Aurore en fuite. Poèmes choisis. Choix et préface par Christine Planté, Paris : Points, p. 194-198, 2010
« Rêve intermittent d’une nuit triste », Marceline Desbordes-Valmore. Qui me rendra ces jours où la vie a des ailes, Paris : Gallimard / Télérama, 2013
« Rêve intermittent d’une nuit triste », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Illustrations : Ève Hetzel, Tourouzelle : Avant-quart, p. 41-43, 2017
« Rêve intermittent d’une nuit triste », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Dossier par Virginie Belzgaou, Folio+ Lycée, Paris : Gallimard, 2021
« Rêve intermittent d’une nuit triste », Marceline Desbordes-Valmore. Des fleurs et des pleurs. Poésies choisies. Choix des poèmes par Yohann Ringuedé, Librio 3€, Paris : J’ai lu, p. 88-92, 2023
Traductions du poème :
anglais :
« Intermittent Dream of a Sad Night », Louis Simpson, Modern Poets of France: A Bilingual Anthology, p. 17, Ashland : Story Line Press, 1997
« Intermittent Dream of a Sad Night », Louis Simpson, Anne Plantagenet, The Last Rendez-vous: A Novel, p. 278, Other Press, LLC, 2010
arabe :
« ورود سعدي », نهى أبو عرقوب, شعراء القرن التاسع عشر (8) : الشعر الرومنطيقي - الجزء الأول ( بيرانجيه، ديبورد فالمور، سانت بوف وشعراء آخرون ), Abou Dabi : دائرة الثقافة والسياحة – مركز أبوظبي للغة العربية [Département de la Culture et du Tourisme - Centre d’Abou Dhabi pour la langue arabe], 2024
slovène :
« Vročične sanje v žalostni noči », Marija Javoršek, Poezije, Ljubljana : Književno društvo Hiša poezije, 2016
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
RÊVE INTERMITTENT D’UNE NUIT TRISTE
Ô champs paternels hérissés de charmilles
Où glissent le soir des flots de jeunes filles !
Ô frais pâturage où de limpides eaux
Font bondir la chèvre et chanter les roseaux !
Ô terre natale ! à votre nom que j’aime,
Mon âme s’en va toute hors d’elle-même ;
Mon âme se prend à chanter sans effort ;
À pleurer aussi, tant mon amour est fort !
J’ai vécu d’aimer, j’ai donc vécu de larmes ;
Et voilà pourquoi mes pleurs eurent leurs charmes ;
Voilà, mon pays, n’en ayant pu mourir,
Pourquoi j’aime encore au risque de souffrir ;
Voilà, mon berceau, ma colline enchantée
Dont j’ai tant foulé la robe veloutée,
Pourquoi je m’envole à vos bleus horizons,
Rasant les flots d’or des pliantes moissons.
La vache mugit sur votre pente douce,
Tant elle a d’herbage et d’odorante mousse,
Et comme au repos appelant le passant,
Le suit d’un regard humide et caressant.
Jamais les bergers pour leurs brebis errantes
N’ont trouvé tant d’eau qu’à vos sources courantes.
J’y rampai débile en mes plus jeunes mois,
Et je devins rose au souffle de vos bois.
Les bruns laboureurs m’asseyaient dans la plaine
Où les blés nouveaux nourrissaient mon haleine.
Albertine aussi, sœur des blancs papillons,
Poursuivait les fleurs dans les mêmes sillons ;
Car la liberté toute riante et mûre
Est là, comme aux cieux, sans glaive, sans armure,
Sans peur, sans audace et sans austérité,
Disant : "Aimez-moi, je suis la liberté !
"Je suis le pardon qui dissout la colère,
Et je donne à l’homme une voix juste et claire.
"Je suis le grand souffle exhalé sur la croix
Où j’ai dit : Mon père ! on m’immole, et je crois !
"Le bourreau m’étreint : je l’aime ! et l’aime encore,
Car il est mon frère, ô père que j’adore !
"Mon frère aveuglé qui s’est jeté sur moi,
Et que mon amour ramènera vers toi !"
Ô patrie absente ! ô fécondes campagnes,
Où vinrent s’asseoir les ferventes Espagnes !
Antiques noyers, vrais maîtres de ces lieux,
Qui versez tant d’ombre où dorment nos aïeux !
Échos tout vibrants de la voix de mon père
Qui chantait pour tous : "Espère ! espère ! espère !"
Ce chant apporté par des soldats pieux
Ardents à planter tant de croix sous nos cieux,
Tant de hauts clochers remplis d’airain sonore
Dont les carillons les rappellent encore :
Je vous enverrai ma vive et blonde enfant
Qui rit quand elle a ses longs cheveux au vent.
Parmi les enfants nés à votre mamelle,
Vous n’en avez pas qui soit si charmant qu’elle !
Un vieillard a dit en regardant ses yeux
"Il faut que sa mère ait vu ce rêve aux cieux !"
En la soulevant par ses blanches aisselles :
J’ai cru bien souvent que j’y sentais des ailes !
Ce fruit de mon âme, à cultiver si doux,
S’il faut le céder, ce ne sera qu’à vous !
Du lait qui vous vient d’une source divine
Gonflez le cœur pur de cette frêle ondine.
Le lait jaillissant d’un sol vierge et fleuri
Lui paîra le mien qui fut triste et tari.
Pour voiler son front qu’une flamme environne
Ouvrez vos bluets en signe de couronne :
Des pieds si petits n’écrasent pas les fleurs,
Et son innocence a toutes leurs couleurs.
Un soir, près de l’eau, des femmes l’ont bénie,
Et mon cœur profond soupira d’harmonie.
Dans ce cœur penché vers son jeune avenir
Votre nom tinta, prophète souvenir,
Et j’ai répondu de ma voix toute pleine
Au souffle embaumé de votre errante haleine.
Vers vos nids chanteurs laissez-la donc aller ;
L’enfant sait déjà qu’ils naissent pour voler.
Déjà son esprit, prenant goût au silence,
Monte où sans appui l’alouette s’élance,
Et s’isole et nage au fond du lac d’azur
Et puis redescend le gosier plein d’air pur.
Que de l’oiseau gris l’hymne haute et pieuse
Rende à tout jamais son âme harmonieuse ! ...
Que vos ruisseaux clairs, dont les bruits m’ont parlé,
Humectent sa voix d’un long rythme perlé !
Avant de gagner sa couche de fougère,
Laissez-la courir, curieuse et légère,
Au bois où la lune épanche ses lueurs
Dans l’arbre qui tremble inondé de ses pleurs,
Afin qu’en dormant sous vos images vertes
Ses grâces d’enfant en soient toutes couvertes.
Des rideaux mouvants la chaste profondeur
Maintiendra l’air pur alentour de son cœur,
Et, s’il n’est plus là, pour jouer avec elle,
De jeune Albertine à sa trace fidèle,
Vis-à-vis les fleurs qu’un rien fait tressaillir
Elle ira danser, sans jamais les cueillir,
Croyant que les fleurs ont aussi leurs familles
Et savent pleurer comme les jeunes filles.
Sans piquer son front, vos abeilles là-bas
L’instruiront, rêveuse, à mesurer ses pas ;
Car l’insecte armé d’une sourde cymbale
Donne à la pensée une césure égale.
Ainsi s’en ira, calme et libre et content,
Ce filet d’eau vive au bonheur qui l’attend ;
Et d’un chêne creux la Madone oubliée
La regardera dans l’herbe agenouillée.
Quand je la berçais, doux poids de mes genoux,
Mon chant, mes baisers, tout lui parlait de vous,
Ô champs paternels, hérissés de charmilles
Où glissent le soir des flots de jeunes filles.
Que ma fille monte à vos flancs ronds et verts,
Et soyez béni, doux point de l’Univers !
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