Poème « Les roses »

Premier vers dans l’édition de référence ci-dessous : « L’air était pur, la nuit régnait sans voiles ;… »
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Manuscrits du poème :

Éditions du poème :

Éditions du poème dans des recueils :

  • « Les Roses », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Mme Desbordes-Valmore. Troisième édition, Paris : François Louis, p. 22-24, 1820
  • « Les Roses », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Troisième édition, Paris : Théophile Grandin, p. 7-9, 1822
  • « Les Roses », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore [en deux tomes]. Tome I., Paris : Boulland, p. 7-12, 1830
  • « Les Roses », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Tome premier, Paris : Boulland, 1830

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « Les Roses », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1819-1833. Idylles. Élégies, Paris : Lemerre, p. 6-8, 1886
  • « [Tandis qu’aux champs quelques jeunes abeilles] », Boyer d’Agen. Œuvres manuscrites de Marceline Desbordes-Valmore : albums à Pauline, Paris : A. Lemerre, p. 54-55, 1921
  • « Les Roses », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome premier, Paris : Éditions du Trianon, p. 7-9, 1931
  • « Les roses », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 27, 1973

Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :

  • « Les Roses », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de madame Desbordes-Valmore, avec une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 3-5, 1842
  • « Les Roses », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Nouvelle édition augmentée et précédée d’une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 11-13, 1860
  • « Les Roses », Marceline Desbordes-Valmore. L’amour, l’amitié, les enfants, mélanges. Choix, notices biographique et bibliographique par Alphonse Séché, Paris : Louis-Michaud, p. 1-2, 1910
  • « Les Roses », Marceline Desbordes-Valmore. Le Livre du cœur. Collection des dames, Paris : Picart, p. 57-59, 1920
  • « Les Roses », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies choisies. Notice et notes par Marguerite Plessis. Les classiques pour tous ; N° 344, Paris : Hatier, p. 11-12, 1926
  • « Les Roses », Marceline Desbordes-Valmore. Choix de poésies. Notice par Maxime Formont, Paris : Librairie Alphonse Lemerre, p. 13-15, 1928
  • « Les Roses », Marceline Desbordes-Valmore. Poèmes, Paris : Tchou, p. 3-5, 1965

Traduction du poème :

  • anglais :
    • « The Roses », Harriet W. Preston, Charles Augustin Sainte-Beuve, Memoirs of Madame Desbordes-Valmore, p. 183-185, Boston : Roberts Brothers, 1873





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

LES ROSES

      L’air était pur, la nuit régnait sans voiles ;
      Elle riait du dépit de l’Amour ;
      Il aime l’ombre, et le feu des étoiles,
      En scintillant, formait un nouveau jour.
      Tout s’y trompait. L’oiseau, dans le bocage,
      Prenait minuit pour l’heure des concerts ;
      Et les zéphyrs, surpris de ce ramage,
      Plus mollement le portaient dans les airs.
      Tandis qu’aux champs quelques jeunes abeilles
      Volaient encore en tourbillons légers,
    Le Printemps en silence épanchait ses corbeilles,
    Et de ses doux présents embaumait nos vergers.
    Ô ma mère ! on eût dit qu’une fête aux campagnes,
    Dans cette belle nuit, se célébrait tout bas ;
    On eût dit que de loin mes plus chères compagnes
    Murmuraient des chansons pour attirer mes pas.

    J’écoutais, j’entendais couler, parmi les roses,
    Le ruisseau qui, baignant leurs couronnes écloses,
    Oppose un voile humide aux brûlantes chaleurs ;
    Et moi, cherchant le frais sur la mousse et les fleurs,
      Je m’endormis. Ne grondez pas, ma mère !
      Dans notre enclos qui pouvait pénétrer ?
      Moutons et chiens, tout venait de rentrer,
    Et j’avais vu Daphnis passer avec son père.
      Au bruit de l’eau, je sentis le sommeil
    Envelopper mon âme et mes yeux d’un nuage,
      Et lentement s’évanouir l’image
      Que je tremblais de revoir au réveil :
      Je m’endormis. Mais l’image, enhardie,
      Au bruit de l’eau se glissa dans mon cœur :
      Le chant des bois, leur vague mélodie,
      En la berçant, fait rêver la pudeur.
    En vain, pour m’éveiller, mes compagnes chéries,
      En me tendant leurs bras entrelacés,
    Auraient fait de mon nom retentir les prairies ;
    J’aurais dit : "Non ! je dors, je veux dormir, dansez !"

    Mille songes couraient ; c’étaient les seuls nuages
    Que la lune teignit de ses vagues lueurs ;
    Comme les papillons sur leurs ailes volages
    De l’air qui les balance empruntent les couleurs.

    Calme, les yeux fermés, je me sentais sourire ;
    Des songes prêts à fuir je retenais l’essor ;
    Mais las de voltiger, (ma mère, j’en soupire !)
    Ils disparurent tous ; un seul me trouble encor ;
    Un seul. Je vis Daphnis franchissant la clairière ;
    Son ombre s’approcha de mon sein palpitant ;
      C’était une ombre, et j’avais peur pourtant ;
      Mais le sommeil enchaînait ma paupière.
    Doucement, doucement, il m’appela deux fois ;
        J’allais crier, j’étais tremblante ;
    Je sentis sur ma bouche une rose brûlante,
        Et la frayeur m’ôta la voix.


      Depuis ce temps, ne grondez pas, ma mère,
    Daphnis, qui chaque soir passait avec son père,
    Daphnis me suit partout, pensif et curieux.
    Ô ma mère ! il a vu mon rêve dans mes yeux !





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