Poème « Le saule »

Premier vers dans l’édition de référence ci-dessous : « Saule de Sainte-Hélène,… »
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Éditions du poème :

Édition du poème dans des recueils :

  • « Le Saule », Marceline Desbordes-Valmore. Bouquets et prières, Paris : Dumont, p. 111-115, 1843

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « Le Saule », Boyer d’Agen. Œuvres manuscrites de Marceline Desbordes-Valmore : albums à Pauline, Paris : A. Lemerre, p. 153-155, 1921
  • « Le Saule », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. Reliquiæ. Volume 4, Paris : A. Lemerre, p. 244-246, 1922
  • « Le saule », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 465, 1973

Enregistrement du poème chanté :

Partition du poème mis en musique :






Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

LE SAULE

      Saule de Sainte-Hélène,
      Comme un gardien pensif,
      Quand Dieu brise la chaîné
      De l’immortel captif,
      Pourquoi, tendre verdure,
        Ce long murmure
          Plaintif !
  
      Ambassadeurs du monde,
      Armés des trois couleurs,
      Quand vingt vaisseaux sur l’onde
      L’emportent dans les fleurs,
      Pourquoi tes branches vertes,
        Toutes couvertes
          De pleurs ?
  
      Oh ! laisse-lui mes larmes,
      Pauvre peuple ébloui ;
      Crois-tu donc sous ses armes
      Qu’il renaisse aujourd’hui ?
      Va ! la mort n’a qu’une heure,
        Et je la pleure
          Sur lui !


      Quand le grand capitaine
      Se coucha sans retour
      Au flanc de Sainte-Hélène,
      Ma feuille prit le jour :
      Depuis, je l’environne
        D’une couronne
          D’amour.
  
      J’entourai sa grande ombre
      De liens innocents ;
      Il dormit calme et sombre
      Dans mes bras frémissants ;
      Et pour lui, mon haleine
        Fut pure, et pleine
          D’encens !

      Car de pitiés divines
      La vierge pleura tant,
      Qu’elle enfla mes racines
      Sous le roc palpitant ;
      Et du bruit de ma sève
        Rendit son rêve
          Content !

      Pour apaiser son âme,
      Qui soupirait souvent,
      J’imitai d’une femme
      Le Requiem fervent ;
      Et sur l’étroite pierre
        Une prière
          D’enfant !

      Quand la mer animée,
      Dans ses flots turbulents
      Simulait son armée
      Et les tambours roulants,
      J’inondais sa mémoire
        De bruits de gloire
          Plus lents.

      Du martyr d’Angleterre
      Honorant le tombeau,
      Sur ce Christ militaire
      J’inclinai mon drapeau :
      Et vingt ans son étoile
        Ourdit mon voile,
          Plus beau !

      Linceul d’amour encore,
      Je demande à couvrir
      Sa cendre que j’adore,
      Qu’il voulait vous offrir ;
      Je veux, comme lui-même,
        Pour ce que j’aime,
          Mourir !





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