Poème « Secret d’une jeune fille »

Premier vers dans l’édition de Marc Bertrand : « J’ai trouvé ! j’ai trouvé !… »


Manuscrits du poème :

Éditions du poème :

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « Secret d’une jeune fille », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 641, 1973
  • « Secret de jeune fille », Marc Bertrand. Marceline Desbordes-Valmore, œuvre poétique, Lyon : Jacques André éditeur, p. 497-498, 2007

Édition du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :

  • « Elle allait s’embarquer encore », Marceline Desbordes-Valmore. Poèmes choisis. Le Livre de Poche Jeunesse. Fleurs d’encre, Paris : Hachette jeunesse, p. 26-27, 1997

Autre édition du poème :

  • « Caquetage », Marceline Desbordes-Valmore. Confidences poétiques, Paris : Garnier Frères, p. 34-36, 1850





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

SECRET DE JEUNE FILLE

  J’ai trouvé ! j’ai trouvé !
        - Dis, quoi ?
            - C’est un mystère.
  - Un beau ?
      - J’allais le dire, et j’hésite à présent.
      Dieu ! s’il ne fallait pas le taire,
      Qu’un secret serait amusant !
  - Je me tairai.
      - Bien sûr ?
          - Bien sûr ! Mais, sois gentille ;
  Partageons le secret avant de m’en aller.


  - Oui, partageons, tant pis ! Je sens que je suis fille,
      Et que je brûle de parler.

      Tu sais qu’Anna la sérieuse
      Dit qu’elle n’a pas de secret ?
      Eh bien ! moi, je suis curieuse,
      Et je n’en ai pas de regret :
  Le grand secret d’Anna, je le sais.
          - Tu veux rire ?
  - Je te dis : je le sais ! Donc, je venais d’écrire
  Ma leçon longue, longue ! ... Enfin il le fallait.
  Pour descendre au jardin l’école s’écoulait :
  Mademoiselle Anna qui ne voyait personne
  Et qui n’entend jamais lorsque la cloche sonne,
  Rêvait dans une allée. Elle comptait ses pas,
  Elle riait au ciel, elle parlait tout bas,
  Toujours à soupirer comme une tourterelle.

  En tenant son album toujours collé contre elle,
  Elle arrive au banc vert, et moi sous les lilas
  Si touffus pour s’asseoir quand les enfants sont las.
  J’entendais son haleine. Elle priait la Vierge ;
  Elle promettait...
      - Quoi !
        - De lui brûler un cierge
  Si... Je n’entendais plus ; je voyais seulement
  Ses mains sur son album jointes pieusement.
  Je faisais moins de bruit qu’une mouche qui vole.
  Enfin elle reprit tout à coup la parole.
  - Qu’a-t-elle dit ?
      - Doux livre où j’inscrirai mes jours,
  Gardien de mon secret, enferme-le toujours ;
  Dieu sait que tu contiens tout l’espoir de ma vie !
  - Et tu ne voyais rien ? - Non ! j’en mourrai d’envie :
  - Et moi donc !
      - Un grand bruit traverse le jardin ;
  Anna prend peur, se lève avec un cri soudain ;
  Le livre s’ouvre, et... Crac ! Je vois ce qui l’enchante,
  Ce qui fait qu’elle pleure au moment qu’elle chante,
  Ce qui fait qu’elle presse un album sur son cœur,
  Comme s’il renfermait tous les biens de la terre.
  - Ah ! tu me fais languir !
        - Crois-tu pouvoir te taire ?
  - Oui ! mais que renfermait son album ?
            - Une fleur.





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