« XVIII. Seule au rendez-vous », Marceline Desbordes-Valmore. Les Pleurs. Poésies nouvelles, Paris : Charpentier, 1833
« Seule au rendez-vous », Marceline Desbordes-Valmore. Les Pleurs. Poésies nouvelles, Paris : Madame Goullet, 1834
Prépublication :
« Le menteur d’Amour », Le Mémorial de la Scarpe, 7e année, n° 41, 1832-04-05
Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« Seule au rendez-vous », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. Reliquiæ. Volume 4, Paris : A. Lemerre, p. 78-79, 1922
« Seule au rendez-vous », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome second, Paris : Éditions du Trianon, p. 226-227, 1932
« Seule au rendez-vous », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 211, 1973
Édition du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :
« Seule au rendez-vous », Boyer d’Agen. Les greniers et la guitare de Marceline, Paris : Marcel Seheur, p. 22-23, 1931
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
SEULE AU RENDEZ-VOUS
Mais aux lieux inconnus où mon âme a pris terre,
Je n’ai pas retrouvé l’amitié sur le bord.
Jean Polonius.
Ô menteur ! qui disait sa vie
Nouée au fuseau de mon sort,
Jurant au ciel que son envie
Était de mourir de ma mort !
Éclos sous le feu de mon âme,
Tremblant de s’y brûler un jour,
Il jeta des pleurs sur la flamme :
Ô menteur ! ô menteur d’amour !
"Je n’ai fait qu’essayer de vivre,"
Criait l’ange aux légers serments :
"J’apprends tout ! j’ai trouvé mon livre
"Imprimé dans tes yeux charmants.
"Entre mon cœur et ta présence
"Je ne peux plus porter un jour !..."
Entre nous, il a mis l’absence :
Ô menteur ! ô menteur d’amour !
Ivres d’un bonheur solitaire,
Nos âmes ont touché les cieux ;
Mais il est enfant de la terre ;
Il s’y retarde, curieux !
Pour mon cœur plein de ses traits d’ange
Le monde est voilé sans retour ;
Et sans lui, comme le ciel change !
Ô menteur ! ô menteur d’amour !
Je sais qu’une invisible chaîne
Jette son aimant entre nous :
Je sais où finira ma peine ;
Mais je vais seule au rendez-vous !
La route sans fleurs et sans charmes
Fuira... Pour se rejoindre un jour,
Doit-on passer par tant de larmes !
Ô menteur ! ô menteur d’amour !
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