« Simple histoire », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies inédites de Madame Desbordes-Valmore publiées par M. Gustave Revilliod, Genève : Jules Fick, p. 41-42, 1860
« Simple histoire », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Mme Desbordes-Valmore publiées par Gustave Revilliod (deuxième édition), Genève : Jules-Guillaume Fick, p. 49-51, 1873
Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« Simple histoire », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1833-1859. Élégies. Romances. Mélanges. Fragments. Poésies posthumes, Paris : Lemerre, p. 296-297, 1886
« Simple histoire », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 516, 1973
Joseph-Bonaventure Laurens, « Simple histoire », Paris : J. Hetzel, 1864.
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
SIMPLE HISTOIRE
Tu m’as connue au temps des roses,
Quand les colombes sont écloses ;
Tes yeux alors pleins de soleil
Ont brillé sur mon teint vermeil.
Souriante à ma destinée,
Par ta douce force entraînée,
Je ne t’aimai pas à demi,
Mon jeune ami, mon seul ami !
À l’étonnement de nos âmes
Tout jetait des fleurs et des flammes ;
Une feuille, un bruit de roseaux
Nous semblaient des hymnes d’oiseaux.
Quand ce beau temps sur notre tête
Sonnait à chaque heure une fête,
Nous n’étions mortels qu’à demi,
Mon jeune ami, mon seul ami !
Puis, tu t’en allas vers ta mère,
Et la vie eut une ombre amère ;
Autour de mon sort languissant
L’été même allait pâlissant.
Les roses me paraient encore ;
Mais déjà, pleurant l’autre aurore,
Je n’aimai plus rien qu’à demi,
Sans mon ami, mon seul ami !
Un jour, l’invincible espérance
Poussa ton vaisseau vers la France :
Tu me ranimas sur ton cœur....
Jeune, on ne meurt pas de bonheur !
Mais la guerre appelait tes armes...
Sous tant de baisers et de larmes
Je ne t’ai revu qu’à demi,
Mon jeune ami, mon seul ami !
Plus tard, un enfant du village
Accourut, tout pâle au visage,
Disant : "Voulez-vous le revoir ?
Demain, ce sera sans espoir.
Déjà les prières sont faites,
Venez vite ; comme vous êtes..."
Et je revins morte à demi,
Mon pauvre ami ! mon seul ami !
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