Poème « Le soir d’été »

Premier vers dans l’édition de référence ci-dessous : « Venez, mes chers petits ; venez, mes jeunes âmes ;… »
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Manuscrits du poème :

Éditions du poème :

Éditions du poème dans des recueils :

  • « Le Soir d’Été », Marceline Desbordes-Valmore. Élégies et poésies nouvelles, Paris : Ladvocat, p. 113-117, 1825
  • « Le Soir d’été », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore [en deux tomes]. Tome I., Paris : Boulland, p. 107-112, 1830
  • « Le Soir d’été », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Tome premier, Paris : Boulland, 1830

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « Le Soir d’été », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1819-1859. Les Enfants et les Mères, Paris : Lemerre, p. 152-154, 1887
  • « Le Soir d’été », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome premier, Paris : Éditions du Trianon, p. 64-66, 1931
  • « Le soir d’été », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 45, 1973

Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :

  • « Le Soir d’été », Marceline Desbordes-Valmore. À mes jeunes amis. Album du jeune âge, Paris : Boulland, p. 269-274, 1830
  • « Le soir d’été », Mme Desbordes-Valmore. Contes en vers pour les enfants, Lyon : L. Boitel, p. 65-69, 1840
  • « Le soir d’été, vers », Mme Desbordes-Valmore. Le Livre des mères et des enfants, tome I, Lyon : L. Boitel, p. 93-97, 1840
  • « Le Soir d’été », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de madame Desbordes-Valmore, avec une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 29-31, 1842
  • « Le Soir d’été », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Nouvelle édition augmentée et précédée d’une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 39-41, 1860
  • « Le Soir d’Été », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Paris : Garnier Frères, p. 145-148, 1869
  • « Le Soir d’été », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Deuxième édition. Revue et augmentée. Paris : Garnier Frères, p. 145-148, 1873
  • « Le Soir d’été », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Troisième édition. Revue et augmentée. Paris : Garnier Frères, p. 145-148, 1876
  • « Le Soir d’été », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Quatrième édition. Paris : Garnier Frères, p. 145-148, 1881
  • « Le soir d’été », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres choisies de Marceline Desbordes-Valmore avec études et notices par Frédéric Loliée, Paris : Libairie Ch. Delagrave, p. 146-148, 1909
  • « Le Soir d’été », Marceline Desbordes-Valmore. L’amour, l’amitié, les enfants, mélanges. Choix, notices biographique et bibliographique par Alphonse Séché, Paris : Louis-Michaud, p. 96-97, 1910
  • « Le soir d’été », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Choix et notice par Oscar Colson. Bibliothèque francaise, Vol. LVI, Berlin : Internationale Bibliothek, p. 150-152, 1923
  • « Le soir d’été. Extrait », Marceline Desbordes-Valmore. Poèmes choisis. Le Livre de Poche Jeunesse. Fleurs d’encre, Paris : Hachette jeunesse, p. 46, 1997





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

LE SOIR D’ÉTÉ

    Venez, mes chers petits ; venez, mes jeunes âmes ;
    Sur mes genoux, venez tous les deux vous asseoir.
    Au soleil qui se couche il faut dire bonsoir :


    Voyez comme il est beau dans ses mourantes flammes !
    Sa couronne déjà n’a plus qu’un rayon d’or :
    Demain, plus radieux vous le verrez encor ;
    Car on ne l’a point vu s’enfuir sous un nuage :
    La cigale a chanté ; nous n’aurons point d’orage.
    Ce soleil mûrira les fruits que vous aimez ;
    Il vous rendra vos jeux, vos bouquets parfumés.
    Dès qu’il s’éveillera, je vous dirai moi-même :
    "Allons voir le soleil." Jugez si je vous aime !
      Les charmantes Heures viendront
      Danser autour de la journée,
      Et, riantes, s’envoleront,
    Formant avec des fleurs la trame de l’année.
    Et vous appellerez le faible agneau qui dort ;
    Pour le baigner ce soir il n’est pas assez fort ;
    Huit jours font tout son âge ; il se soutient à peine,
    Et vous le fatiguez à courir dans la plaine.

    Venez, il en est temps, vous baigner au ruisseau ;
    Tout semble se pencher vers son cristal humide :
    Le moucheron brûlant y pose un pied timide ;
    Et, fatigué du jour, le flexible arbrisseau
    Y trace de son front la fugitive empreinte.
    À ses flots attiédis confiez-vous sans crainte ;
    Je suis là. Voyez-vous ces poissons innocents ?
    Ne les effrayez pas ; ils s’enfuiront d’eux-mêmes :
    De vos jeunes désirs on dirait les emblèmes ;
    Sans les troubler encor ils glissent sur vos sens.

    Saluez, mes amours, cette vieille bergère :
    Son sourire aux enfants donne une nuit légère.
    Quoi ! vous voulez courir, pauvres petits mouillés ?
    Ce papillon tardif, que la fraîcheur attire,
    Baise dans vos cheveux les lilas effeuillés,
    Et, tout en vous bravant, je crois l’entendre rire.
    C’est assez le poursuivre et lui jeter des fleurs,
    Enfants ! vos cris de joie éveillent la colombe :
    Un roseau qui s’incline, une feuille qui tombe,
    Rompt le charme léger qui suspend les douleurs.
    Écoutez dans son nid s’agiter l’hirondelle :
    Tout lui semble un danger ; car elle a des petits.
    Peut-être elle a rêvé qu’ils étaient tous partis ;
    La voilà qui se calme ; elle les sent près d’elle !

    Mais la lune se lève, et pâlit mes crayons.
    Ne bravez pas dans l’eau ses humides rayons ;
    Les pavots vont pleuvoir sur sa lente carrière.
    Au ciel, qui donne tout, offrez votre prière ;
    Elle est pure et charmante, et vous la dites bien.
    La voix est faible encor ; mais c’est Dieu qui l’écoute !
    Un faible accent vers lui sait trouver une route ;
    Il entend un soupir ; il ne dédaigne rien.
    Et maintenant dormez. Leurs mains entrelacées
    Semblent lier encor leurs naïves pensées.
    Hélas ! ces cœurs aimants qu’elles viennent d’unir,
    Ne les séparez pas, mon Dieu, dans l’avenir !

    Ils dorment. Qu’ils sont beaux ! Que leur mère est heureuse !
    Dieu n’a pas oublié ma plainte douloureuse ;
    Sa pitié m’écouta... Tout ce que j’ ai perdu,
    Sa pitié, je le sens, me l’a presque rendu !

    Sommeil ! ange invisible, aux ailes caressantes,
    Verse sur mes enfants tes fleurs assoupissantes ;
    Que ton baiser de miel enveloppe leurs yeux,
    Que ton vague miroir réfléchisse leurs jeux ;
    Au pied de ce berceau que mon amour balance,
    Fais asseoir avec toi l’immobile silence.
    Ma prière est sans voix ; mais elle brûle encor.
    Dieu ! bénissez ma nuit ! Dieu ! gardez mon trésor !







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