Poème « Trilby ou le lutin d’Argail »

Premier vers dans l’édition de Marc Bertrand : « Ce doux lutin qu’il me faut oublier,… »


Manuscrits du poème :

Éditions du poème :

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « Trilby ou le lutin d’Argail (imité du conte écossais par Ch. Nodier) », Boyer d’Agen. Œuvres manuscrites de Marceline Desbordes-Valmore : albums à Pauline, Paris : A. Lemerre, p. 56-58, 1921
  • « Trilby ou le lutin d’Argail », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 620, 1973
  • « Trilby ou le lutin d’Argail », Marc Bertrand. Marceline Desbordes-Valmore, œuvre poétique, Lyon : Jacques André éditeur, p. 479-480, 2007

Autres éditions du poème :

Partition du poème mis en musique :






Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

TRILBY OU LE LUTIN D’ARGAIL

    Ce doux lutin qu’il me faut oublier,
    Qui fit ensemble et ma joie et mon crime,
    Ne viendra plus, au bord de mon foyer,
    Baiser les pleurs de sa chère victime.
      Il pleut ; j’ai froid. Le feu s’endort.
  Sur mes genoux Trilby ne daigne plus descendre,
      Mon Dieu !... Ne pleurons pas si fort ;
      S’il était caché sous la cendre !






    Qu’il était triste et charmant, ce lutin,
    Quand il pleurait d’amour à mon oreille,
    Quand de mon rêve il sortait, le matin,
    Sous le semblant d’une transfuge abeille !
      Sans m’endormir, le jour s’endort ;
  Sur mon sommeil Trilby ne daigne plus descendre.
      Trilby !... N’appelons pas si fort ;
      Hélas ! s’il dormait sous la cendre !

    Un soir d’orage, en relevant nos fleurs,
    Sur les buissons je vis errer sa flamme :
    Pour moi Trilby ranimait leurs couleurs ;
    Dans les parfums il répandait son âme.
      Son âme a fui, l’été s’endort ;
  Sur les buissons Trilby ne daigne plus descendre ;
      Et la fleur qui m’apprend mon sort
      N’est déjà plus qu’un peu de cendre.

    Pauvre follet ! Soumise à mon devoir,
    Je l’ai banni de notre humble chaumière ;
    Et, malgré moi, je cherche à l’entrevoir
    Dès qu’au château brille un peu de lumière.
      Je n’y vois plus, mon cœur s’endort ;
  Sans toi, Trilby, l’espoir ne peut plus y descendre ;
      Et ce cœur, qui brûla si fort,
      Voudrait s’éteindre sous la cendre.

    Adieu, Trilby ! Sous des lambris dorés
    Tu n’entends plus si mon âme t’appelle ;
    Une autre femme à ses pieds adorés
    Te tient captif ; on dit qu’elle est si belle !
      Adieu, Trilby !... Ma voix s’endort ;
  De mon âme ton nom peut à peine descendre ;
      Mais ce nom que j’aimais si fort,
      Qui le tracera sur ma cendre ?









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