Trilby ou le Lutin d’Argail : Poème autographe, intitulé « Trilby ou le Lutin d’Argail », en vente par Arts et autographes. Sans date ; 1 page 1/4 in-4°
Éditions du poème :
Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« Trilby ou le lutin d’Argail », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 620, 1973
« Trilby ou le lutin d’Argail », Marc Bertrand. Marceline Desbordes-Valmore, œuvre poétique, Lyon : Jacques André éditeur, p. 479-480, 2007
« Trilby, ou Le Lutin d’Argail », La Psyché : choix de pièces en prose et en vers, dédiée aux dames, volume II, Paris, Imprimerie de Sétier, p. 140-142, 1826-04
« IV. Trilby, ou le Lutin d’Argail », Les Annales politiques et littéraires, n° 1361, Paris, p. 90, « Pages oubliées », 1909-07-25
« Trilby ou le lutin d’Argail », Lettres, n° 1, « Poèmes inédits de Marceline Desbordes-Valmore, texte établi par Bernard Gagnebin », 1946, p. 59-60, 1946
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
TRILBY OU LE LUTIN D’ARGAIL
Ce doux lutin qu’il me faut oublier,
Qui fit ensemble et ma joie et mon crime,
Ne viendra plus, au bord de mon foyer,
Baiser les pleurs de sa chère victime.
Il pleut ; j’ai froid. Le feu s’endort.
Sur mes genoux Trilby ne daigne plus descendre,
Mon Dieu !... Ne pleurons pas si fort ;
S’il était caché sous la cendre !
Qu’il était triste et charmant, ce lutin,
Quand il pleurait d’amour à mon oreille,
Quand de mon rêve il sortait, le matin,
Sous le semblant d’une transfuge abeille !
Sans m’endormir, le jour s’endort ;
Sur mon sommeil Trilby ne daigne plus descendre.
Trilby !... N’appelons pas si fort ;
Hélas ! s’il dormait sous la cendre !
Un soir d’orage, en relevant nos fleurs,
Sur les buissons je vis errer sa flamme :
Pour moi Trilby ranimait leurs couleurs ;
Dans les parfums il répandait son âme.
Son âme a fui, l’été s’endort ;
Sur les buissons Trilby ne daigne plus descendre ;
Et la fleur qui m’apprend mon sort
N’est déjà plus qu’un peu de cendre.
Pauvre follet ! Soumise à mon devoir,
Je l’ai banni de notre humble chaumière ;
Et, malgré moi, je cherche à l’entrevoir
Dès qu’au château brille un peu de lumière.
Je n’y vois plus, mon cœur s’endort ;
Sans toi, Trilby, l’espoir ne peut plus y descendre ;
Et ce cœur, qui brûla si fort,
Voudrait s’éteindre sous la cendre.
Adieu, Trilby ! Sous des lambris dorés
Tu n’entends plus si mon âme t’appelle ;
Une autre femme à ses pieds adorés
Te tient captif ; on dit qu’elle est si belle !
Adieu, Trilby !... Ma voix s’endort ;
De mon âme ton nom peut à peine descendre ;
Mais ce nom que j’aimais si fort,
Qui le tracera sur ma cendre ?
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