Poème « Un déserteur »

Premier vers dans l’édition de Marc Bertrand : « J’entends sonner dimanche,… »


Manuscrits du poème :

Éditions du poème :

Éditions du poème dans des recueils :

  • « Un déserteur », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies inédites de Madame Desbordes-Valmore publiées par M. Gustave Revilliod, Genève : Jules Fick, p. 249-252, 1860
  • « Un déserteur », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Mme Desbordes-Valmore publiées par Gustave Revilliod (deuxième édition), Genève : Jules-Guillaume Fick, p. 275-278, 1873

Édition du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « Un déserteur », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 574, 1973

Édition du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :

  • « Un déserteur », Marceline Desbordes-Valmore. Textes choisis et présentés par Marc Bertrand, HB Editions, p. 50-52, 2001

Enregistrement du poème chanté :

Partitions du poème mis en musique :

  • Joseph-Bonaventure Laurens, « Un déserteur ».
  • Marie Chassevant, « Un déserteur », Paris : À la lyre française : Petit ainé, 1869 ; À ma mère.





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

UN DÉSERTEUR

    J’entends sonner dimanche,
    Qu’ils sont heureux là-bas,
    Devant l’église blanche,
    Parlant haut, priant bas !
    Quand tout se sent renaître
    Au soleil doux et chaud,
    C’est le bon Dieu peut-être
    Qui dore mon cachot.

      Ma mère ! ma mère !
      Qui priez là-bas,
      Dans votre prière
      Ne m’accusez pas !

    De garde à la frontière
    Sur mon fusil penché,
    J’écoutais sur la pierre
    Un filet d’eau caché.
    Puis songeant à vos larmes
    Au fond de vos yeux doux,
    J’ai jeté là mes armes
    Pour m’élancer vers vous !

      Ma mère ! ma mère !
      Qui priez là-bas,
      Dans votre prière
      Ne pleuriez-vous pas ?

    Plus loin l’eau sans entrave
    Appelait le nageur,
    Et lassé d’être esclave
    Je me fis voyageur.
    Une senteur d’automne
    Ouvrait mon souvenir,
    Et le canon qui tonne
    N’eût pu me retenir.

      Ma mère ! ma mère !
      Qui priez là-bas,
      Dans votre prière
      N’appeliez-vous pas ?

    Les parfums du village
    Troublent l’humble soldat ;
    Moi, je n’eus de courage
    Qu’aux périls du combat.
    À mes plaisirs d’enfance
    J’avais rêvé ce soir,
    Et, tout fiévreux d’absence,
    J’ai couru vous revoir...

      Ma mère ! ma mère !
      Qui priez là-bas,
      Dans votre prière
      N’attendiez-vous pas ?


    Au fond de la nuit sombre,
    M’excitant à marcher,
    Comme un géant dans l’ombre
    Se dressait mon clocher.
    Et notre blanche église
    M’attirait à genoux
    Sous la croix où Louise
    Est couchée avant nous.

      Ma mère ! ma mère !
      Qui priez là-bas,
      Dans votre prière
      N’y pensiez-vous pas ?

    La mort donne quittance
    Au soldat égaré,
    Puisqu’après la sentence,
    Mes juges ont pleuré.
    Paix ! voici la parade
    Emplissant le chemin,
    Et mon vieux camarade
    Qui me tuera demain...

      Ma mère ! ma mère !
      Qui priez là-bas,
      Dans votre prière !
      Ne m’attendez pas !

    Musique militaire
    Qui bondis sur mon cœur,
    Atteindras-tu sous terre
    Le pauvre déserteur ?...
    Les cloches sur ma tête
    Sont bonnes de courir...
    Ce carillon de fête
    M’encourage à mourir.

      Ma mère ! ma mère !
      Qui priez là-bas,
      Dans votre prière
      Ne m’oubliez pas !





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