Un Déserteur. Manuscrit autographe signé : Manuscrit autographe dans un album papier de 78 feuillets dont 75 blancs (90 × 150 mm), titre doré « Album ». Bibliothèque nationale de France. Département des Manuscrits (cote NAF12943)
Éditions du poème :
Éditions du poème dans des recueils :
« Un déserteur », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies inédites de Madame Desbordes-Valmore publiées par M. Gustave Revilliod, Genève : Jules Fick, p. 249-252, 1860
« Un déserteur », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Mme Desbordes-Valmore publiées par Gustave Revilliod (deuxième édition), Genève : Jules-Guillaume Fick, p. 275-278, 1873
Édition du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« Un déserteur », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 574, 1973
Édition du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :
« Un déserteur », Marceline Desbordes-Valmore. Textes choisis et présentés par Marc Bertrand, HB Editions, p. 50-52, 2001
Marie Chassevant, « Un déserteur », Paris : À la lyre française : Petit ainé, 1869 ; À ma mère.
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
UN DÉSERTEUR
J’entends sonner dimanche,
Qu’ils sont heureux là-bas,
Devant l’église blanche,
Parlant haut, priant bas !
Quand tout se sent renaître
Au soleil doux et chaud,
C’est le bon Dieu peut-être
Qui dore mon cachot.
Ma mère ! ma mère !
Qui priez là-bas,
Dans votre prière
Ne m’accusez pas !
De garde à la frontière
Sur mon fusil penché,
J’écoutais sur la pierre
Un filet d’eau caché.
Puis songeant à vos larmes
Au fond de vos yeux doux,
J’ai jeté là mes armes
Pour m’élancer vers vous !
Ma mère ! ma mère !
Qui priez là-bas,
Dans votre prière
Ne pleuriez-vous pas ?
Plus loin l’eau sans entrave
Appelait le nageur,
Et lassé d’être esclave
Je me fis voyageur.
Une senteur d’automne
Ouvrait mon souvenir,
Et le canon qui tonne
N’eût pu me retenir.
Ma mère ! ma mère !
Qui priez là-bas,
Dans votre prière
N’appeliez-vous pas ?
Les parfums du village
Troublent l’humble soldat ;
Moi, je n’eus de courage
Qu’aux périls du combat.
À mes plaisirs d’enfance
J’avais rêvé ce soir,
Et, tout fiévreux d’absence,
J’ai couru vous revoir...
Ma mère ! ma mère !
Qui priez là-bas,
Dans votre prière
N’attendiez-vous pas ?
Au fond de la nuit sombre,
M’excitant à marcher,
Comme un géant dans l’ombre
Se dressait mon clocher.
Et notre blanche église
M’attirait à genoux
Sous la croix où Louise
Est couchée avant nous.
Ma mère ! ma mère !
Qui priez là-bas,
Dans votre prière
N’y pensiez-vous pas ?
La mort donne quittance
Au soldat égaré,
Puisqu’après la sentence,
Mes juges ont pleuré.
Paix ! voici la parade
Emplissant le chemin,
Et mon vieux camarade
Qui me tuera demain...
Ma mère ! ma mère !
Qui priez là-bas,
Dans votre prière !
Ne m’attendez pas !
Musique militaire
Qui bondis sur mon cœur,
Atteindras-tu sous terre
Le pauvre déserteur ?...
Les cloches sur ma tête
Sont bonnes de courir...
Ce carillon de fête
M’encourage à mourir.
Ma mère ! ma mère !
Qui priez là-bas,
Dans votre prière
Ne m’oubliez pas !
Signaler une erreur ou transmettre un commentaire
Votre nom et/ou votre adresse de courriel :
Votre commentaire (les commentaires sont transmis à l'équipe d'administration du site mais ne sont pas affichés sur le site et ne donnent pas lieu à une réponse) :