« Une Âme », Marceline Desbordes-Valmore. Bouquets et prières, Paris : Dumont, p. 269-271, 1843
Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« Une âme », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1833-1859. Élégies. Romances. Mélanges. Fragments. Poésies posthumes, Paris : Lemerre, p. 119-120, 1886
« Une âme à Jean-Paul », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 498, 1973
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
UNE ÂME
De Jean-Paul
D’une pauvre âme en cheveux blancs,
Qui s’épure ensemble et s’altère,
Pourquoi venez-vous, ô mon frère !
Épier les rayons tremblants
D’une pauvre âme en cheveux blancs ?
Tant de jours ont chassé le jour
Où la vôtre s’en est allée,
Laissant sa jeune sœur voilée
Se dévouer seule à l’amour :
Tant de jours ont chassé ce jour !
N’est-ce pas apprendre bien tôt
Que l’amour n’est pas de la terre ?
Un jour, la tendre solitaire
Devina qu’il était plus haut :
N’est-ce pas l’apprendre bien tôt ?
Il est plus haut : vous y viendrez,
Puisqu’enfin vous m’avez cherchée ;
Et moi, pour m’être ainsi cachée,
Belle un jour vous me reverrez.
Plus tard, bien tard, vous y viendrez !
Mais fuyez ce sentier de feu,
Couvert d’une si triste cendre ;
Nous ne pouvons plus redescendre ;
Le temps vole : attendez un peu !
Mais fuyez ce sentier de feu.
Si l’ange de la charité
S’émeut à ma double prière,
Vous monterez à sa lumière
En quittant ce monde agité :
Tout s’unit dans la charité !
Moi, sans frayeur ; vous... toi sans fiel,
Dieu sera dans notre présence,
Comme à ce beau temps d’innocence
Où nos regards étaient le ciel,
Moi, sans frayeur ; vous... toi, sans fiel !
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