Poème « Une reine »

Premier vers dans l’édition de référence ci-dessous : « Un barde a vu sa reine fugitive :… »
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Manuscrits du poème :

Éditions du poème :

Éditions du poème dans des recueils :

  • « Une Reine », Marceline Desbordes-Valmore. Élégies et poésies nouvelles, Paris : Ladvocat, p. 169-171, 1825
  • « Une Reine », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore [en deux tomes]. Tome I., Paris : Boulland, p. 545-548, 1830
  • « Une Reine », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Tome second, Paris : Boulland, 1830

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « Une Reine », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome premier, Paris : Éditions du Trianon, p. 310-311, 1931
  • « Une reine », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 116, 1973

Partition du poème mis en musique :






Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

UNE REINE

        Un barde a vu sa reine fugitive :
        Il dit qu’un luth, exprimant sa douleur,
        De son retour avertissait la rive
        Où la rappelle un trône... ou le malheur.
        Lorsque sa voix, et peut-être ses larmes,
        Faisaient pleurer les tristes matelots,
        Elle n’oppose à de perfides armes
        Que ce murmure apporté par les flots :
            God save the King !

        J’avais quitté les liens de l’enfance,
        Pour me parer des chaînes de l’amour :
        Aimer son maître est sans doute une offense,
        Puisqu’à ma vie il n’a souri qu’un jour.
        Lorsque des pleurs roulaient sous ma paupière
        Et retombaient lentement sur mon cœur,
        Mon cœur tout bas mêlait à sa prière
        Cette prière encor pour mon vainqueur :
            God save the King !

        Seule souvent au berceau de sa fille,
        Formant des vœux qui n’étaient plus pour moi,
        Je lui disais : "A ma noble famille
        Mon jeune hymen n’offrira-t-il que toi !"
        Cachant alors mes pleurs sous ma couronne,
        D’un chant d’amour je berçais son sommeil ;
        Et de ce chant dont la rive résonne,
        Ma voix toujours salua son réveil :
            God save the King !

        Sur mon front triste, abattu, mais sans crainte,
        On cherche en vain la trace d’un remord ;
        Jamais mon front n’en recevra l’empreinte,
        Et je la laisse à qui rêve ma mort.

        Qu’au moins la mort m’attende à ton rivage,
        Ô beau pays qui vit mes plus beaux jours !
        En d’autres jours si tu vois mon naufrage,
        Dis que ta reine au moins chanta toujours :
            God save the King !





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