« LIV. Le Vieux Pâtre », Marceline Desbordes-Valmore. Les Pleurs. Poésies nouvelles, Paris : Charpentier, 1833
« Le vieux Pâtre », Marceline Desbordes-Valmore. Les Pleurs. Poésies nouvelles, Paris : Madame Goullet, 1834
Prépublication :
« Le vieux Pâtre », Le Mémorial de la Scarpe, 6e année, n° 99, 1831-08-18
Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« Le vieux pâtre », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1819-1833. Idylles. Élégies, Paris : Lemerre, p. 248-250, 1886
« Le vieux pâtre », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome second, Paris : Éditions du Trianon, p. 325-327, 1932
« Le vieux pâtre », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 240, 1973
Édition du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :
« Le vieux pâtre », Marceline Desbordes-Valmore. Textes choisis et présentés par Marc Bertrand, HB Editions, p. 37-39, 2001
Autres éditions du poème :
« Le vieux Pâtre », Nouveau keepsake français : souvenir de littérature contemporaine, Paris : Louis Janet, p. 242-244, 1833 ?
« Le Vieux Pâtre », Le Papillon : journal de l’entr’acte - littérature, arts, poésie, nouvelles, théatres, modes annonces, n° 173, Lyon, p. 3-4, 1834-02-27
« Le vieux Pâtre », Nouveau keepsake français : souvenir de littérature contemporaine, Paris : Louis Janet, p. 242-244, 1835
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
LE VIEUX PÂTRE
J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie ; il faut aussi que je les amène, elles écouteront ma voix ; et i1 n’y aura qu’un troupeau et qu’un pasteur.
Jésus-Christ.
"Ô mes enfants ! ne dansez pas.
J’apporte une triste nouvelle :
Tous vos frères meurent là-bas,
Et notre honte se révèle :
Ils sont chrétiens et malheureux,
Mes enfants ! que Dieu nous pardonne.
Pleurons sur nous, prions pour eux ;
Notre bon roi les abandonne !"
"On dit que vers nous, tous les jours,
Ils tendent leurs mains suppliantes,
Et qu’ils appellent au secours,
Avec des bannières sanglantes :
Courez à leurs cris douloureux ;
Que Dieu vous guide et nous pardonne.
S’il est temps, combattez pour eux ;
Notre bon roi les abandonne !"
"Mes filles ! écartez ces fleurs ;
Leurs enfants veulent des prières ;
Tout baignés de sang et de pleurs,
Ils tombent du sein de leurs mères.
Donnez vos croix ; qu’un or pieux
Les sauve ! et que Dieu nous pardonne.
Priez ! pleurez ! donnez pour eux ;
Notre bon roi les abandonne !"
"Mais le fer seul va délivrant ;
Portez-en dans leurs nobles plaines,
Puisque ce n’est plus qu’en mourant
Que les peuples brisent leurs chaînes !
Si le fer rend victorieux,
Eh bien : pour que Dieu nous pardonne,
Tout ce fer, donnons-le pour eux ;
Notre bon roi les abandonne !"
"Débile et sombre, un vieux roi franc,
Aux enfançons portait envie,
Et des flots de leur jeune sang
Prolongeait sa hideuse vie :
Sous un maître non moins affreux,
Ce peuple expire... et nous pardonne.
Dieu des rois ! descendez sur eux ;
Notre bon roi les abandonne !"
"Mes fils, confiez vos troupeaux
Aux femmes qui n’ont que des larmes ;
Dieu soufflera dans vos drapeaux ;
Son courroux bénira vos armes :
Si le voyage est malheureux,
Allez, et que Dieu nous pardonne.
Allez, mes fils ! mourez pour eux ;
Notre bon roi les abandonne !"
Ainsi parle aux jeunes bergers
Un vieillard qui rentre au village ;
Et le plaisir, aux pieds légers,
Fuit avec la danse volage :
Des échos enfin généreux
Ont crié : "Que Dieu nous pardonne !
Priez pour nous ; mourons pour eux ;
Notre bon roi les abandonne !"
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