Étienne Voizel, « Le Vœu », Paris : Bureau du Journal d’Euterpe, chez M. Vaillant, 1826 (approx.) ; dédiée à Mr. Ponchard.
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
LE VŒU
Tes mépris, ton inconstance,
Ne feront plus ma douleur ;
À ta trompeuse éloquence
L’Amour a fermé mon cœur ;
Un soupir, un regard tendre,
Avaient pour moi plus d’appas ;
Et je savais mieux t’entendre
Quand tu ne me parlais pas.
Lorsque ta paupière humide
Sur mes yeux vint s’adoucir ;
Quand ta bouche, encor timide,
Trahit ton premier soupir ;
Je tremblai comme la feuille
Que caresse le zéphyr,
Et qui doucement recueille
Le baiser qu’il semble offrir.
Quand tu peignais la tendresse,
L’amour, la crainte ou l’espoir,
De plaisir et de tristesse
Je me sentais émouvoir ;
Et ces accents pleins de flamme,
Par un prestige enchanteur,
Semblaient sortir de ton âme
Pour se graver dans mon cœur.
Mais que cette âme sensible
M’échappe enfin sans retour !
La mienne est déjà paisible ;
Elle attend un autre amour...
Que dis-je ? ah ! s’il faut te craindre
Sauras-tu moins me charmer ?
Non ! Je veux apprendre à feindre,
Et je n’apprends qu’à aimer.
Signaler une erreur ou transmettre un commentaire
Votre nom et/ou votre adresse de courriel :
Votre commentaire (les commentaires sont transmis à l'équipe d'administration du site mais ne sont pas affichés sur le site et ne donnent pas lieu à une réponse) :