« La voix perdue », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies inédites de Madame Desbordes-Valmore publiées par M. Gustave Revilliod, Genève : Jules Fick, p. 117-119, 1860
« La voix perdue », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Mme Desbordes-Valmore publiées par Gustave Revilliod (deuxième édition), Genève : Jules-Guillaume Fick, p. 121-123, 1873
« La Voix perdue », Le Monte-Cristo, troisième année, n° 15, p. 226, 1859-07-28
Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« La voix perdue », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1833-1859. Élégies. Romances. Mélanges. Fragments. Poésies posthumes, Paris : Lemerre, p. 362-364, 1886
« La Voix perdue », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1819-1859. Les Enfants et les Mères, Paris : Lemerre, p. 251-253, 1887
« La voix perdue », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 538, 1973
Édition du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :
« La voix perdue », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres choisies de Marceline Desbordes-Valmore avec études et notices par Frédéric Loliée, Paris : Libairie Ch. Delagrave, p. 128-129, 1909
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
LA VOIX PERDUE
(Ma fille Inès)
La jeune fille
Ma mère, entendez-vous, quand la lune est levée,
L’oiseau qui la salue en veillant sa couvée ?
Ne fait-il pas rêver les arbres endormis ?
Pourquoi chante-t-il seul ! Il n’a donc pas d’amis ?
La mère
Il en a ! Des bannis il soulage la route ;
Dans tous ces nids couchés on le bénit sans doute.
Il parle à quelque mère humble et pareille à moi,
À quelque enfant sauvage et charmant comme toi.
La jeune fille
Que je l’aime ! Avec nous que je voudrais le prendre !
Tout ce qu’il. chante à Dieu que je voudrais l’apprendre !
Lui, s’il voulait venir, heureux dans notre amour,
Nous lui ferions aimer le monde et le grand jour.
La mère
Il mourrait. Son destin est d’être solitaire ;
De jeter ses sanglots, libre, entre ciel et terre ;
D’attacher sa compagne, humble et pareille à moi,
À son doux nid sauvage et charmant comme toi !
On a dit qu’autrefois, au sein d’une famille,
Il vécut sous un front brûlant de jeune fille.
Cet être harmonieux aimait l’ombre et les fleurs ;
Nul ne pouvait l’entendre et retenir ses pleurs.
Rossignol, il chantait aux errantes étoiles ;
Jeune fille, il pleurait, dérobé sous ses voiles.
La jeune fille
Et la mère ?
La mère
Était tendre et fière autant que moi
De son enfant sauvage et charmant comme toi !
La jeune fille
Après ? ...
La mère
De ce front pâle où frissonnaient ses ailes
L’oiseau voulait sortir et s’envoler par elles.
Un jour, forçant le voile où gémissait sa voix,
Il emporta le timbre et s’enfuit dans les bois.
La jeune fille
Après ? ...
La mère
L’enfant rêveur n’aima plus qu’en silence,
Cherchant toujours le saule où l’oiseau se balance.
La jeune fille
Et la mère ?
La mère
Suivit, tendre et pareille à moi,
Son doux enfant muet et charmant comme toi !
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