« L’Esclave », Journal des dames et des modes, volume 23, p. 534, 1825-12-05
Traductions du poème :
anglais :
« The Slave », Norman R. Shapiro, French Women Poets of Nine Centuries: The Distaff and the Pen, p. 603, The Johns Hopkins University Press, 2008
« [sans titre] », Deborah Jenson and Doris Kadish , Marceline Desbordes-Valmore (aut.), Deborah Jenson and Doris Kadish (trad.), Sarah: an English translation, Modern Language Association of America, 2008
« The Slave », Rosanna Warren, Gretchen Schultz (ed.), An Anthology of Nineteenth-century Women’s Poetry from France, p. 47-49, New York : The Modern Language Association of America, 2008
François-Joseph Naderman, « L’Esclave », Paris : Collection des Parallèles, 1928.
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
L’ESCLAVE
Pays des noirs ! berceau du pauvre Arsène,
Ton souvenir vient-il chercher mon cœur ?
Vent de Guinée, est-ce la douœ haleine
Qui me caresse et charme ma douleur ?
M’apportes-tu les soupirs de ma mère,
Ou la chanson qui console mon père ?...
Jouez, dansez, beaux petits blancs ;
Pour être bons, restez enfants !
Nègre captif, couché sur le rivage,
Je te vois rire en rêvant à la mort ;
Ton âme libre ira sur un nuage,
Où ta naissance avait fixé ton sort :
Dieu te rendra les baisers de ta mère
Et la chanson que t’apprenait ton père ! ...
Jouez, dansez, beaux petits blancs ;
Pour être bons, restez enfants !
Pauvre et content jamais le noir paisible,
Pour vous troubler, n’a traversé les flots ;
Et parmi vous, sous un maître inflexible,
Jamais d’un homme on n’entend les sanglots.
Pour vous ravir aux baisers d’une mère,
Qu’avons-nous fait au dieu de votre père ? ...
Jouez, dansez, beaux petits blancs ;
Pour être bons, restez enfants !
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