Poème « Ma fille »

Premier vers dans l’édition de référence ci-dessous : « Ondine ! enfant joyeux qui bondis sur la terre,… »
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Manuscrits du poème :

Éditions du poème :

Éditions du poème dans des recueils :

  • « XXXIX. Ma fille », Marceline Desbordes-Valmore. Les Pleurs. Poésies nouvelles, Paris : Charpentier, 1833
  • « Ma Fille », Marceline Desbordes-Valmore. Les Pleurs. Poésies nouvelles, Paris : Madame Goullet, 1834
  • « À ma fille. Fragment d’une élégie », Mosaïque poétique, Paris : Bohaire, p. 202-203, 1834

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « Ma fille », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1819-1859. Les Enfants et les Mères, Paris : Lemerre, p. 182-184, 1887
  • « Ma Fille », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. Reliquiæ. Volume 4, Paris : A. Lemerre, p. 303, 1922
  • « Ma fille », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome second, Paris : Éditions du Trianon, p. 280-282, 1932
  • « Ma fille », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 226, 1973

Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :

  • « À ma Fille », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Paris : Garnier Frères, p. 163-166, 1869
  • « À ma Fille », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Deuxième édition. Revue et augmentée. Paris : Garnier Frères, p. 168-171, 1873
  • « À ma Fille », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Troisième édition. Revue et augmentée. Paris : Garnier Frères, p. 168-171, 1876
  • « À ma Fille », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Quatrième édition. Paris : Garnier Frères, p. 168-171, 1881
  • « Ma fille », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres choisies de Marceline Desbordes-Valmore avec études et notices par Frédéric Loliée, Paris : Libairie Ch. Delagrave, p. 115-116, 1909
  • « Ma fille », Marceline Desbordes-Valmore. L’amour, l’amitié, les enfants, mélanges. Choix, notices biographique et bibliographique par Alphonse Séché, Paris : Louis-Michaud, p. 82-83, 1910
  • « Ondine », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Choix et notice par Oscar Colson. Bibliothèque francaise, Vol. LVI, Berlin : Internationale Bibliothek, p. 129-130, 1923
  • « Ma fille: Ondine, enfant », Marceline Desbordes-Valmore. Poèmes et proses [Préface et notes de Tony Taveau], Paris : Marcel Seheur, p. 123-124, 1928
  • « Ma fille. Ondine ! enfant joyeux », Marceline Desbordes-Valmore. Choix de poésies. Préface par André Dumas. Bibliothèque-Charpentier, Paris : Fasquelle, p. 231-232, 1933
  • « Ma Fille », Jeanine Moulin. Poètes d’aujourd’hui. Marceline Desbordes-Valmore, Paris : Seghers, p. 158-160, 1955
  • « Ma Fille », Marceline Desbordes-Valmore. Poèmes, Paris : Tchou, p. 94-96, 1965
  • « Ma fille », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Préface et choix d’Yves Bonnefoy, Paris : Gallimard nrf, p. 94-96, 1983
  • « Ma fille », Marceline Desbordes-Valmore. Poesie, a cura di Giuseppe Pintorno, disegni di Francesca Amat, testo francese a fronte, La Vita Felice, p. 118-122, 1994
  • « Ma fille », Marceline Desbordes-Valmore. Textes choisis et présentés par Marc Bertrand, HB Editions, p. 72-73, 2001
  • « Ma fille », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Dossier par Virginie Belzgaou, Folio+ Lycée, Paris : Gallimard, 2021
  • « À ma fille », Marceline Desbordes-Valmore. Amour partout ! et autres poèmes, illustré par Julie Joseph, Paris : Gallimard jeunesse, p. 12-13, 2021
  • « Ma fille », Marceline Desbordes-Valmore. Des fleurs et des pleurs. Poésies choisies. Choix des poèmes par Yohann Ringuedé, Librio 3€, Paris : J’ai lu, p. 44-46, 2023

Autre édition du poème :

  • « Ondine », Marceline Valmore. La Fauvette : souvenirs de littérature contemporaine, Paris : Veuve L. Janet, p. 80, 1842

Traductions du poème :

  • italien :
    • « Mia figlia », Giuseppe Pintorno, Poesie, a cura di Giuseppe Pintorno, disegni di Francesca Amat, testo francese a fronte, p. 119-123, Milan : La Vita Felice, 1994
  • slovène :
    • « Moja hči », Marija Javoršek, Poezije, Ljubljana : Književno društvo Hiša poezije, 2016





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

MA FILLE

          T’is very strange, my little dove,
          That all I ever loved, or love,
          In wondrous visions still I trace
          While gazing on thy guiltless face.
                Robert Burns.

  Ondine ! enfant joyeux qui bondis sur la terre,
  Mobile comme l’eau qui t’a donné son nom,
  Es-tu d’un séraphin le miroir solitaire ?
  Sous ta grâce mortelle orne-t-il ma maison ?

  Quand je t’y vois glisser dansante et gracieuse,
  Je sens flotter mon âme errante autour de toi :
  Je me regarde vivre, ombre silencieuse ;
  Mes jours purs, sous tes traits, repassent devant moi !

  Car toujours ramenés vers nos jeunes annales,
  Nous retrempons nos yeux dans leurs fraîches couleurs ;
  Midi n’a plus le goût des heures matinales
  Où l’on a respiré tant de sauvages fleurs !
  Le champ, le plus beau champ que renfermât la terre,
  Furent les blés bordant la maison de mon père,
  Où je dansais, volage, en poursuivant du cœur
  Un rêve qui criait : "Bonheur ! bonheur ! bonheur !"

  C’est toi ! mes yeux blessés par le temps et les larmes,
  Redevenus miroirs, se rallument d’amour !
  N’es-tu pas tout ce monde infini, plein de charmes,
  Que j’encerclais d’espoir, en essayant le jour ?

  Viens donc, ma vie enfant ! et si tu la prolonges,
  Ondine ! aux mêmes flots ne l’abandonne pas.
  Que les ruisseaux, les bois, les fleurs où tu te plonges,
  Gardent leur fraîche amorce au penchant de tes pas !
  Viens ! mon âme sur toi pleure et se désaltère.
  Ma fille, ils m’ont fait mal !... Mets tes mains sur mes yeux,
  Montre-moi l’espérance et cache-moi la terre ;
  Ange ! retiens mon vol, ou suis-moi dans les cieux.

  Mais tu n’entendras pas mes plaintes interdites.
  Dit-on au passereau de haïr, d’avoir peur ?
  Tes oreilles encor sont tendres et petites,
  Enfant ! je ne veux pas méchantiser ton cœur.

  Garde-le plein d’écho de ma voix maternelle :
  Dieu qui t’écoute encore ainsi m’écoutera.
  Ô ma blanche colombe ! entr’ouvre-moi ton aile ;
  Mon cœur a fait le tien ; il s’y renfermera ;
  Car ce serait affreux et pitié de t’apprendre,
  Quand tu baises mes pleurs, ce qui les fait couler ;
  Va les porter à Dieu, sans chercher à comprendre
  Ce qu’une larme pèse et coûte à révéler !

  Tout pleure ! et l’innocent que le torrent entraîne,
  Et ceux qui, pour prier, n’ont que leurs repentirs ;
  Peut-être en ce moment les soupirs d’une reine,

  Sur la route du ciel, rencontrent mes soupirs.

  Mais que l’oiseau des nuits t’effleure en sa tristesse :
  Il passe, mon Ondine, il passe avec vitesse :
  Sur tes traits veloutés j’aime à boire tes pleurs ;
  C’est l’ondée en avril qui roule sur les fleurs.

  Que tes cheveux sont doux ! étends-les sur mes larmes,
  Comme un voile doré sur un noir souvenir.
  Embrassons-nous !... Sais-tu qu’il reste bien des charmes
  À ce monde pour moi plein de ton avenir ?
  Et le monde est en nous : demeure avec toi-même ;
  L’oiseau pour ses concerts goûte un sauvage lieu ;
  L’innocence a partout un confident qui l’aime.
  Oh ! ne livre ta voix qu’à cet écho : c’est Dieu !





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